La science et l’art

Combien d’entre nous ont-ils été catalogués : « ah, c’est un scientifique ! » Ou pire, « c’est un littéraire, il n’entend rien aux sciences ».

Et bien, c’est fini ! Enfin, ce pourrait être terminé et les jeunes générations devraient pouvoir bénéficier de jugements moins tranchés, plus constructifs. Nous savons maintenant que la science est liée pour le meilleur – et pour le pire quelquefois, hélas – à la philosophie. Qu’il n’y aurait pas de grandes découvertes sans l’intuition et l’imagination des chercheurs. Que la mémoire s’appuie sur les émotions.

Dans son livre, Un Physicien au musée, Joël Chevrier, physicien comme l’indique le titre du livre, enseignant chercheur à l’Université de Grenoble-Alpes, grand contributeur de la revue en ligne The Conversation, nous en apporte une nouvelle démonstration. Et il va même plus loin.

La démonstration

S’accrochant à une phrase de Jean-Marc Lévi-Leblond qui dit « Si certains demandent à la science de théoriser l’art, je demanderai plutôt à l’art de m’aider à pratiquer la science », il se sert d’œuvres d’art pour expliquer les notions de physique comme le temps, le mouvement, la matière, la lumière, l’infini… C’est ainsi qu’il a pu aider des étudiants qui avaient bien des difficultés à comprendre les notions élémentaires au programme des études, et qui risquaient de « décrocher ». Pour les curieux que nous sommes tous potentiellement, il nous éclaire sur ces notions si pour nous aussi, elles sont restées très abstraites. Et si nous sommes férus de sciences, il nous dévoile des liens entre art et sciences en nous promenant parmi les œuvres de Pierre Soulages, Roman Opalka, Anisk Kapoor, Fabienne Verdier, Bill Fontana, Marcel Duchamp, Richard Serra, Giuseppe Penone et d’autres que je prie de m’excuser si je ne les cite pas.

Il va encore plus loin disais-je : il met ce faisant en évidence la capacité qu’ont les artistes de mobiliser un savoir intuitif, instinctif de toutes ces notions qu’ils n’ont pour la majorité d’entre eux, jamais étudiées. Et sur ce point, les chorégraphies de Julien Prévieux, de Yoann Bourgeois ou de Kitsou Dubois sont édifiantes.

Un physicien au musée est un livre pour tous les curieux, pour les jeunes de l’enseignement secondaire, les étudiants, les artistes : bref pour tout le monde. Et Joël Chevrier a beau être un scientifique, il n’en est pas moins un écrivain accompli qui s’exprime dans un style fluide, limpide, agréable à lire et qui plus est, avec beaucoup d’humour.

 

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